lundi 10 avril 2017

ZCR et 2RM (autrement dit Zone à circulation restreinte et deux roues motorisé)

Depuis le 12 décembre 2016 et sans aucune concertation avec les usagers une Zone à Circulation Restreinte (ZCR) a été instauré par décret, par la préfecture du Rhône, en concertation avec la Métropole.
Dans cette ZCR sont interdits dès que le seuil d’alerte à la pollution D2 est atteint ou seulement prévu d’être atteint, tous les deux roues motorisés (2RM) dont l’immatriculation est antérieure au 1er juillet 2004 s’ils n’ont pas la plaque avec "le bon chiffre". En cas de seuil d’alerte D3 cette interdiction peut même être étendue aux 2RM d’avant le 1er janvier 2007.

A vouloir imiter Paris La Métropole en arrive à un non-sens total pour de multiples raisons :

Définition de la ZCR :
Pour Paris la définition de la ZCR est basée sur le postulat que, comme le nuage de Tchernobyl, la pollution est assez discipliné pour rester à l’extérieur du périmètre défini par le périphérique dès les restrictions de circulation mises en œuvre.
A Lyon on fait encore mieux puisque on arrive à gérer la pollution au niveau des rues...certaines, à cheval sur deux communes, ne sont soumises aux restrictions de circulation....que dans un sens de circulation c’est dire^^.

Transports en commun :
A Paris la densité des moyens de transports en commun peut permettre à beaucoup d’usagers d’aller d’un point A à un point B dans un délai raisonnable par rapport au transport automobile (enfin lorsque la RATP n’est pas en grève et si l’usager consent à voyager dans des horaires où la densité des moyens de transports est assurée...).
Dans notre métropole la configuration est loin d’être aussi favorable. Deux exemples pris au hasard (il suffit de faire des simulations sur le site TCL..). Qui peut se permettre de prendre 1h30 pour aller par exemple de la mairie de Givors à celle de Dardilly ou 2h15 pour aller de la mairie d’Ecully à celle de Chassieu, Et on parle d’un trajet en début de matinée (départ 7h00. Et encore on ne parle pas de l’impossibilité de faire ces même trajets pour les travailleurs qui ont des horaires décalés par exemple.
A partir de ce simple constat à la porté de n’importe lequel de nos élus on ne peut que constater qu’il est impossible de se passer d’au moins un autre moyen de transport, en plus des TCL...enfin on parle pour nous, les simples citoyens bien sur....

Le 2RM comme solution alternative :
Et donc quelles sont les solutions alternatives vertueuses en complément des transports en commun ?
 Le covoiturage ? Certes, mais il ne peut pas convenir dans de nombreux cas, du fait des horaires différents de travail, des horaires décalées, des congés, etc...
 Le vélo, électrique ou pas ? Pour des trajets intra-muros il peut certes convenir mais si on reprend les exemples ci-dessus quid de l’autonomie Aller-retour ?. En plus combien seraient prêts à faire ces trajets chaque jour en vélo ?
 Reste le 2RM. Non seulement il permet à chacun de relier un point A à un point B en toute indépendance vis à vis des horaires et des durées des transports en commun mais, de plus il fluidifie la circulation par une occupation moindre de l’espace public, que ce soit en circulation ou en stationnement.

De plus :
Lorsque l’on analyse l’origine des épisodes de pollution qui ont engendré des restrictions de circulation on constate deux origines principales (source ATMO) :
 Pour la majorité des alertes celles-ci sont dues au taux de particules fines PM10, certes causés par la circulation mais pour lesquelles les 2RM n’interviennent que très peu (Deux pneumatiques de plus petite dimensions au lieu de quatre, embrayage majoritairement à bain d’huile, particules issues du freinage beaucoup plus faibles du fait de la masse à freiner très largement inférieure et surtout aucune particule fine due au moteur diesel chez les 2RM)
 Les autres alertes ont été causés par un taux d’ozone trop important et dans ce cas compte tenu du phénomène de création et de diffusion de l’ozone une restriction de circulation sur une zone restreinte n’a que peu d’incidence... Pour mémoire on constate souvent des taux d’ozone supérieur à la campagne par rapport aux agglomérations du fait des déplacements des masses d’air.

Conclusion :
On ne peut donc qu’en conclure que non seulement l’interdiction des véhicules 2RM en cas d’épisode de pollution n’amène qu’une amélioration insignifiante que la qualité de l’air mais qu’en plus cela peut avoir un effet contraire en décourageant les utilisateurs d’utiliser leur 2RM au profit de leur véhicule automobile, dont au moins la moitié est un diésel.