dimanche 7 avril 2019

[MAJ] Le droit de manifester aux mains du pouvoir

Les premières alertes sur les graves entraves à la liberté de manifester n’ont pas empêché le vote par l’Assemblée nationale de la loi dite anti-casseurs. La FFMC continue donc à dénoncer ces atteintes à la liberté d’expression, sous prétexte d’actions de casseurs que tout un arsenal judiciaire déjà existant permet de prévenir et même de punir !

La FFMC, avec les signataires de l’appel « Pour la liberté de manifester » ont décidé de poursuivre leur action. A cette fin, elle appelle à rejoindre les actions organisées par la Ligue des Droits de l’Homme à Paris et partout en France des manifestations le samedi 13 avril 2019.
En pièce jointe le communiqué initial des signataires de l’appel. La FFMC n’est forcément pas en accord avec les opinions de chacun des signataires mais aucune loi ne doit interdire la liberté d’expression, dans le respect des valeurs républicaines de la France.

(mise à jour du 11/04/19) La carte des rassemblements organisés par la LDH

Communiqué de presse de la la Ligue des droits de l’homme du 4 avril 2019

Le Conseil constitutionnel vient de censurer l’interdiction administrative de manifester que le gouvernement a voulu imposer dans sa loi de circonstance, reprise de la droite sénatoriale. Cependant, il valide l’inspection visuelle, la fouille des bagages et des véhicules aux abords d’une manifestation dès lors que le procureur de la République l’aura autorisé. Le Conseil constitutionnel a aussi validé la sanction d’avoir son visage en partie dissimulé.

En validant deux dispositions qui permettent de retarder voire d’empêcher l’accès à une manifestation et de sanctionner pénalement toute personne dont la police jugera qu’elle dissimule « une partie de son visage », le Conseil constitutionnel cautionne une restriction sans précédent du droit de manifester et ouvre à un arbitraire dangereux.

Que reste-t-il d’une liberté lorsqu’elle est soumise au bon vouloir d’un magistrat qui n’est pas indépendant du pouvoir exécutif et que son exercice peut valoir d’être condamné et fiché ?

La LDH, qui à de nombreuses reprises s’est exprimée sur un mode de nomination des membres du Conseil constitutionnel ne pouvant qu’alimenter les doutes sur son indépendance, exprime sa plus profonde préoccupation devant ce nouveau recul des libertés.